Recon

Julien Héraud - Improv Sphere - 19.09.2012

Après deux splits et un album paru en 2009, le trio Eventless Plot revient avec un disque publié par le label Aural Terrains. A part les deux invités présents sur ce disque (Stefanos Lazaristos au saxophone basse et Angelica Vasquez à la harpe et harpe préparée), aucun nom n'est indiqué. Le trio vient de Thessaloniki (Grèce) et seule une longue liste d'instruments est notée sur le disque (synthétiseur, piano, électronique, field-recordings, clarinette, percussions, objets, ainsi que le rare et médiéval psaltérion).

Avant de m'apercevoir que c'était une tentative vaine, j'ai essayé de retrouver quels musiciens pouvaient bien se cacher derrière ce trio lors des premières écoutes. Et une formation me revenait constamment à l'esprit et aux oreilles, à laquelle je ne pouvais m'empêcher de penser: Hammeriver. Si je pensais à ce groupe, c'était en partie à cause de l'instrumentation et des méthodes de compositions: un mélange de musiques improvisées, de musiques contemporaines, de musiques électroacoustiques, comme si le trio tentait de faire une sorte d'eai noise/ambient mélodique, avec des sources et des instruments musicaux et extra-musicaux placés sur un même pied d'égalité. Car sur Recon, il n'est pas question de mettre en avant quoi que ce soit ou qui que ce soit, tous les musiciens, tous les objets et les instruments se valent. Une harpe ne vaut pas plus qu'un ordinateur, un son déterminé vaut autant qu'un son indéterminé. Il s'agit avant tout de créer une masse sonore, le plus souvent une masse qui a quelque chose d'harmonieux ou d'agréable, qui parvient à merveille à réunir l'inventivité (car les textures sont plutôt originales) et l'agréable, le beau au sens classique ou populaire.

La musique présentée sur Recon, en trio ou en quartet, est une musique qui use de mélodies accompagnées de textures électroniques et granuleuses, qui use de mélodies étirées mais rythmées sur des accompagnements lisses sans métriques. Ce n'est pas un entredeux ni un compromis, mais une fusion étonnante de sources et de processus divers et variés. Une surprenante alchimie où machines, préparations, mélodies, atonalités, bruits, rythmes, temps lisse, musique savante et populaire, électronique et acoustique, instrumentale ou non, s'entremêlent en un subtil et sensible aménagement.

Recon est disque court (36 minutes), souvent calme et lent, mais aussi et surtout, un disque exceptionnellement dense et riche (aux niveaux de la matière sonore en elle-même - une matière souvent merveilleuse et singulière - et des méthodes/processus de compositions). Des méthodes et des résultats qui l'apparentent à la musique expérimentale certes, mais qui n'en font pas moins un disque d'une certaine légèreté et d'une certaine facilité d'écoute, un disque agréable et plaisant à écouter (pour de l'eai en tout cas) dans beaucoup de circonstances. Conseillé!

Rigobert Dittmann, Bad Alchemy 75

EVENTLESS PLOT Recon (Aural Terrains, TRRN0619): Dieses Trio aus Thessaloniki ist eine seltsame Dreifaltigkeit, denn neben Stefanos Lazaristos am Basssaxophon und Angelica Vasquez an Harfen nennt sich die dritte Wesenheit selbst wieder nur Eventless Plot, spielt Synthesizer, Klarinette, Percussion, Psalterion und Piano, teils präpariert und mit Ebow, und verarbeitet die gemeinsame Klangwelt zusammen mit Fieldrecordings per Max/MSP elektronisch. Statt improvisatorischer Direktheit dominiert daher das nachträgliche Soundscaping, die elektroakustische Aufbereitung der Ingredienzen zu träumerisch driftenden Landschaften. Die Imagination wechselt die Perspektive, in einem Moment blickt sie von einer dahinziehenden Wolke auf das Gewusel unten, dann liegt sie, umfunkelt, umbrodelt und umsurrt an einem Grashalm kauend, auf dem Rücken und schaut tagträumerisch den Wolken nach. Das Titelstück mischt einzelne verzerrte Pianonoten mit dem Gesurr gläserner Bienen und dem melodischen Brummen des Saxophons, zeitlupig ruhig inmitten perkussiver Hast. Einzelne Regentropfen spielen auf dem Piano und dem Psalterion, dieser Urform der Harfe, der Zither und des Hackbretts. Eiszapfiger Klingklang wird umflossen von wie aufgetauten Klängen, die wer weiß wie lange Zeit eingefroren waren. Die modernste Technik lässt etwas emanieren, das wie etwas Vergessenes, Verschüttetes, Verdrängtes wieder sanft ins Bewusstsein einsickert ('Piano-pt I & II'). 'Chaos for real' taucht mit kratziger Kakophonie und anschwellendem Dröhnen, Sirren, Harfengefunkel und brummendem Saxophon aus dem elektroakustischen Zwielicht auf und verschwindet wieder in der Stille. Für was wohl der andeutungsvolle Titel steht... reconnaissance (Erkundung)?... reconciliation (Versöhnung)?... reconstruction (Wiederinstandsetzung)?

Jens Holmberg, Sound of Music - October 2012

Jan Faix , His Voice magazine - 10.9.2012

Trio Eventless Plot z řecké Soluně ve svém projevu spojuje různé tvůrčí přístupy od volné improvizace spojené s prácí s takzvanými rozšířenými technikami instrumentální hry přes různé formy live-processingu až po opájení se přirozeným kouzlem nalezených zvukových zdrojů, objektů a terénních nahrávek. V jeho soundu tak rovnocenně komunikuje základní trojice akustických nástrojů - klavíru, harfy a basového saxofonu - se sféričtějším světem různých elektronických vrstev.

Šest skladeb na tomto albu působí na první dojem poklidně a minimalisticky, uvnitř v jejich celkově neokázalém zvuku se však neustále odehrávají opravdu různorodá hudební dobrodružství. Akustické party se tu potkávají se svými manipulovanými ozvěnami, samplované či syntezátorové plochy tvoří občas podhoubí a jindy vystoupí do popředí, občas digitálně uhlazené jindy třeba noisově zrnité. Stejnou důležitost tu může mít hromádka drobných odpadních zvuků stejně jako fráze šťavnatého basového saxofonu. Formy jsou jen těžko předvídatelné, ale v posluchači vyvolávají spíše napjaté očekávání než nejistotu. V představách jsme nuceni neustále přehodnocovat, co je konstantou a co je jen něco těkavého na okraji pozornosti. Pokud by se tato deska poslouchala jako kulisa, uteče jejích šestatřicet minut jako nic, ale většina informací pak zůstává neodhalena. Je tu zapotřebí opravdového soustředění a potom se z alba stane artefakt, který hned tak neomrzí.

Pokud by se tady udílely deskám hvězdičky nebo procenta, dal bych jich plný počet. Produkci labelu Aural Terrains, za nímž stojí v Anglii usazený řecký umělec Thanos Chrysakis, doporučuji sledovat.

Héctor Cabrero, Le son du grisli - October 2012

De Grèce, de Thessaloniki, j’ai entendu le trio Eventless Plot. C’est qu’il joue depuis 2002 dans le  champ de l’improvisation, acoustique ou électroacoustique, expérimentale ou simplement abstraite, et évidemment aussi dans l’installation. On pourrait se dire qu’Eventless Plot n’est qu’un groupe d’improvisation de plus.

Mais non. Car ses musiciens (anonymes, mais pour combien de temps ?) impressionnent par leur musique électroacoustique angoissée et angoissante qui vous presse d’écouter son piano, son saxophone, sa clarinette, sa basse, ses drones..., ne lâche pas prise et vous condamne à reconnaître que Recon est un exemple de ce qu’il peut naître de plus beau dans la rencontre d’un instrument acoustique et d’un ordinateur. Mais si l’électroacoustique est le mariage de raison de l’électronique et de l’acoustique, alors la musique d’Eventless Plot n’en est pas. Sa force se trouve dans sa balance mal balancée, ses surexpositions, ses courts-circuits… Rien de raisonnable là-dedans ; mais Eventless Plot ne cherche sans doute pas à nous faire entendre raison.

Freesilence - 6.10.2012

On va pour une fois parler de la Grèce, ou plutôt des Grecs, sans parler de crise économique ou de dette abyssale. Car, Eventless Plot est un trio d’improvisateurs originaire de Thessalonique. Leur site web ne vous en dira guère plus et leurs rares concerts n’ont semble-t-il eu lieu qu’en Grèce. Les trois musiciens cultivent par ailleurs leur anonymat car nulle part on ne trouvera leurs noms.

A force d’en lire des chroniques dithyrambiques publiées ici ou là, je me suis procuré cet enregistrement publié en juillet dernier. Et je dois dire que ce disque est effectivement une pure merveille électro-acoustique, où les synthétiseurs et le laptop se croisent avec un piano, un saxophone, une clarinette ou encore un psaltérion. Deux invités (Stefanos Lazaristos – saxophone basse et Angelica Vasquez – harpe et harpe préparée) y complètent le trio.

Cet enregistrement de 36 minutes composé de six pièces relativement courtes commence avec des ambiances plutôt sombres avant que l’horizon ne se dégage et que le propos ne s’allège dans les superbes Piano-Part I et Piano-Part II. Ces deux pièces forment une exploration du potentiel sonore de l’instrument à l’aide de différents objets ou d’un e-bow, qui parvient à éviter les références évidentes de ce genre d’exercice, où les micro événements finissent par créer un tout cohérent.

Nous sommes ici en présence d’un disque très intelligemment construit (improvisé ?) qui place d’emblée Eventless Plot dans la cour des grands. J’aimerais pouvoir écouter la musique de ce trio en concert. Avis aux amateurs.

Richard Pinnell - The Watchful Ear - 19.11.12

Eventless Plot is the name given to a trio of Greek musicians who appear to wish to remain nameless. Looking through both the liners to Recon, their new album on the Aural Terrains label, and the trio’s own website, no mention is given of the group’s names. The only hint offered is a photo that confirms all three members are male. The liner notes do offer a long list of instrumentation, ranging from computer to piano to synth to field recordings to clarinet with a whole lot else in between, including a psalterion, which seems to be something resembling a traditional Greek zither, and which is played here both with an eBow and without. Though a clever chart on the back of the jewel case indicates which instrument is used on which track, it isn’t clear who plays what, apart from  the noted guest musicians Stefanos Lazaristos who plays bass saxophone on two tracks and the harpist  Angelica Vasquez who likewise plays on two pieces.

The six tracks here then are each quite lusciously, densely layered constructions made up of a mix of probably about fifty percent each electronic and acoustic sounds. It is really hard to try and figure out how much of the material here is improvised and how much is composed in some way or another. There is certainly a degree of improvisation involved here, but I sense (guess) that what we hear are carefully sculpted works formed from splicing together improvisations. Apart from the fact that the music feels constructed as much as it is freely flowing, the list of instrumentation on some tracks seems more than three people could handle in real time. A dig around Eventless Plot’s website also points towards a number of “sound design” projects as film soundtracks, so I am going to make the educated guess that the group improvise together before pulling together various parts in a virtual studio. I may be wrong.

It really doesn’t matter of course. What matters is that these six pieces are very nicely balanced works of quite some beauty. While there is little silence, and the music often gives the impression of being full of different strands shooting off into different directions, there is a nice sense of different elements offsetting one another here- a chiming piano note sinking into a heavy synth tone, the raw, unmistakeable physicality of the bass sax  sitting alongside a filigree pattern of digital shimmers. The acoustic instruments don’t sound like they have been treated at all, and the way the natural qualities of these parts are combined with the technologically formed sounds gives the music much of its innate charm for me. This is one of those albums that I find myself listening vertically down into as much as I also follow the progression of the work. The richness of the work, for me at least, stems out of the way different elements are stacked up, with varying degrees of opacity allowing the assorted colours of the music to blend in places, and react in others. Recon is a lovely set then, some neatly, thoughtfully  developed and constructed music that is enjoyable from start to finish.

Andreas Fellinger, freiStil #46 - December 2012 / January 2013

Elektroakustische Expeditionen unternimmt dieses Trio aus dem griechischen Thessaloniki, das mittlerweile ein zweites Basislager im niederländischen Den Haag aufgeschlagen hat. Analog mit Klavier, Basssaxofon und Harfe ausgestattet, kommen unterwegs weitere Gerätschaften als leichtes Gepäck von seiten des namensgebenden Bandleaders zum Einsatz, von diversen Objekten über Perkussives, Klarinette, dazu Computer und field recordings. Zusammen ergibt diese Gemenge eine fast hypnotisch in den Bann ziehende Mixtur aus aufregenden Sounds, die sich bemerkenswert unaufgeregt dem Gehör erschließen. In den Stationen der abwechslungsreichen Reise von Eventless Plot fallen einige Querbezüge und Verstrebungen auf, die einem von Disziplinen wie Impro, Noise, Electronica und in Spurenelementen Jazz bekannt vorkommen. Wie so oft gilt: Die Mischung macht den Unterschied – und die spricht eindeutig für dieses dreiköpfige Unternehmen auf dem vielsagend sogenannten Aural Terrains-Label.

Guillermo Escudero, LOOP - Septiembre 2012

A este trío de Tesalónica, Grecia lo escuché por primera vez a través de su disco 'Ikon'[Granny, 2009]. Eventless Plot están activos desde 2002 con varios disco editados y en compilatorios. También incursionan en el diseño de sonido y componen para instalaciones sonoras y filmes. Su música se construye a partir de variados instrumentos, dispositivos analógicos y software de diseño musical, con lo que entregan una amalgama de sonidos electroacústicos y electrónicos que transitan por el noise, electrónica y el jazz.
A este trío de Tesalónica, Grecia lo escuché por primera vez a través de su disco 'Ikon' [Granny, 2009]. Eventless Plot están activos desde 2002 con varios disco editados y en compilatorios. También incursionan en el diseño de sonido y componen para instalaciones sonoras y filmes.
Su música se construye a partir de variados instrumentos, dispositivos analógicos, software de diseño musical y registros de campo, con lo que entregan una amalgama de sonidos electroacústicos y electrónicos que transitan por la improvisación, noise, electrónica y jazz.  
El tema 'Recon' muestra la vena jazzistica del trío y 'Piano-part I and II entrega improvisaciones en piano y piano preparado.
Finalmente en 'Chaos for real' el noise se apodera de las ráfagas de arpa y piano preparado. 

Skug Magazine —8.2.2013

Elektroakustische Sphärik goes Greece. Auch hier müsste man eigentlich die Innovationsrute schwingen und darauf hinweisen, dass Tonträger dieser Art (in diesem Fall überhaupt nur mit einer Auflage von 200 Stück) derzeit wie Sand am Meer der neuen Elektronik produziert werden. (Jüngst etwa »Adikia« von Ekkehards Ehlers oder »Five Years On Cold Asphalt« von Quarz). Aber diese niederländisch-griechische Koproduktion hat sich trotzdem eine Erwähnung verdient, einerseits wegen der stimmigen Zusammensetzung. Neben dem multiinstrumentalen Chef des Trios, der sich nicht mit eigenem Namen vorstellt, sondern eben ganz einfach Eventless Plot heißen will, erfreut sich die Hörerin an Stefanos Lazaristos am Basssaxophon und Angelica Vasquez an der Harfe. Diese Kombination ergibt fein austarierte Stücke mit hübschen Soundevents und einer stimmigen Atmosphäre. Gerade das Unspektakuläre macht »Recon« zu einem überraschend charmanten und durchaus einsteigerfreundlichen Hörerlebnis. Zur Abwechslung auch für Genreunkundige sehr empfehlenswert.

Jack Chuter — ATTN:Magazine —

Recon is restless and placeless. The roster of performers is continuously swapped, while the sounds themselves pop into nothing and re-appear at the opposing end of the stereo field; it’s an unfriending shapeshifter of split-second reflex and vanishing vibrations, juxtaposed against slower-moving objects to cause time to unfold at multiple speeds simultaneously. The musicians are definitely housed within a zone of mutual musical understanding, but it’s a vast one – sounds enter with an uninhibited confidence, instantly accepted and absorbed into an atmospheric domain that thrives off its own contrasts and eclecticism.

There are squeaks of strained woodwind reeds and clarinet harmonies riding drawn out breaths, piano keys landing like gentle plops of water on a lake, electricity buzzing angrily from badly wired circuits, miscellaneous percussion and found sounds that send the mind into impulsive speculations as to their source. Only via careful mixing do these sounds avoid blotting out one another; they’re permitted to jostle but not encroach, causing the collages to heave and rise as a collective blanket while leaving enough space for light and oxygen to seep through the gaps. It’s quite a bizarre experience; the impulse of action and the meticulous planning of sonic architecture effortlessly co-exist, swooping and swerving through a sonic plain that constantly changes in dimension and hue.